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Les arts deco remeublent le palais du Louvre

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Après dix ans de fermeture, le musée rouvre à Paris pour exposer 6 000 oeuvres dans un espace lumineux propice à la pédagogie et à la rêverie.
publié le 15 septembre 2006 à 23h18

Dix ans de fermeture, sept ans de travaux, divers changements de direction et d'équipes. Après tous ces retards et ces enlisements successifs, qui savait, notamment la jeune génération créative, qu'il existait encore un précieux musée des Arts décoratifs à Paris, pourtant créé dès 1905, et dirigé par Hélène David-Weill ? C'est dire le plaisir que l'on ressent à voir rouvrir l'aile et le pavillon de Marsan du Louvre et à traverser, enfin, la grande nef transfigurée dans toute sa religieuse laïcité XIXe. Elle a repris toute sa hauteur, le plancher qui la divisait en deux a été supprimé, elle a retrouvé son sol en mosaïque d'origine. Surtout, les architectes Daniel Kahane, Oscar Tusquets et Bruno Moinard ont su s'en servir comme d'une grande avenue bordée de galeries en étages, et créer de permanentes vues traversantes, percées de lumière, de la rue de Rivoli aux jardins des Tuileries.

Chasse aux trésors

Pour découvrir 6 000 oeuvres ­ la collection en compte 150 000 ­ sur 6 000 m2, la déambulation peut commencer par le parcours chronologique. A travers la scénographie sereine de Bruno Moinard, mais dans une fluidité tout en chicanes, et sans signalétique efficace, on peut passer assez abruptement de la fin du XIXe siècle aux années 2000. Pas grave. Car la visite relève aussi d'une merveilleuse chasse aux trésors, qui peut supporter ces ruptures temporelles. Chaque objet raconte le rôle de ce musée. La pièce est toujours replacée dans l'histoire de l'art de vivre d'une période, ré