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Libération
Interview

«Une collection qui s'enrichit sans cesse»

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Béatrice Salmon, directrice des musées des Arts décoratifs, de la mode et de la publicité:
publié le 15 septembre 2006 à 23h18

Conservateur au cabinet d'art graphique du musée national d'art moderne de Paris en 1993, puis chef d'établissement du musée des beaux-arts de Nancy à partir de 1995, Béatrice Salmon, née en 1960, dirige depuis 2000 tous les musées du 107, rue de Rivoli : Arts décoratifs, mode et publicité.

Pourquoi dix ans de fermeture du musée des Arts décoratifs ?

Le musée a fermé en 1996. Un premier projet de rénovation a été lancé avec une équipe d'architectes. En 1997, une nouvelle directrice arrive, Marie-Claude Beaud, qui remet tout en cause. Elle prône notamment la coexistence d'un parcours chronologique et thématique. Une option qui a été gardée. Les architectes sont redéfinis. Et elle s'en va. J'arrive en 2000 et, consciente des retards pris, je fais «avec». Nous avons un squelette de projet, mais il faut lui apporter de la chair. Finalement, cela prendra six ans : après toutes ces péripéties, je trouve cela honorable.

Quelle est la force de la collection ?

C'est une collection de référence. Sa caractéristique est de s'enrichir sans cesse, dans une volonté rétrospective mais aussi contemporaine. Autre atout, beaucoup de grands moments de l'histoire des arts décoratifs se sont écrits en France, certes en relation avec les autres pays. La collection est très ouverte, il n'y a pas une technique qui ne soit pas représentée. C'est aussi une stratification d'enrichissements que l'on doit analyser et corriger en permanence. Elle est le résultat de l'âge d'or des donations, de 1882 au début d