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Libération
Critique

Une histoire du XXe siècle bien jouets

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Les Arts décoratifs possèdent l'une des plus belles collections au monde, qui consacre la place de l'enfant.
publié le 15 septembre 2006 à 23h18

En 1902, l'Allemande Margaret Steiff invente le «Teddybär», premier né d'une longue généalogie d'ours en peluche, jouet qui a connu le plus mémorable succès mondial. Ce triomphe, comme ses évolutions, est une incarnation de l'histoire du XXe siècle. Car les manières de concevoir, de fabriquer, de présenter, de vendre, puis de jouer, ont métamorphosé les jouets en témoins. Teddy Bear lui-même a fait histoire dès 1912, quand la société Steiff met sur le marché anglais un ours portant un brassard noir en signe de deuil, honorant la disparition de la créatrice lors du naufrage du Titanic.

Purgatoire. Souvent oubliés une fois l'enfance passée, dans un coffre du grenier, un carton sous un lit, les jouets ressortent parfois du purgatoire, spectres de nostalgie pure reprenant mécanismes et couleurs pour amuser un petit frère, un cousin, alimenter les vide-greniers. Ou entrer au musée.

Celui des Arts décoratifs possède l'une des plus belles collections au monde, environ 12 000 pièces (1 274 poupées, 44 maisons de poupées, 1 474 animaux en bois ou en peluche, 229 chars d'assaut et 1 205 soldats en figurine, 189 gares et circuits de train, 529 camions et tracteurs, 22 garages, 185 robots, fusées et soucoupes volantes, 176 jeux de construction, 984 jeux de société, 80 consoles vidéo...), acquises de 1905 à nos jours, restaurées, répertoriées et pour part remises en scène dans une nouvelle scénographie mêlant grands thèmes (la maison, la guerre, l'espace, les déplacements, la const