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Libération

Petits producteurs contre grande distribution

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Certains viticulteurs collaborent, d'autres rechignent.
publié le 16 septembre 2006 à 23h19

Diane de Puymorin y est allée d'emblée. Viticultrice des Costières de Nîmes, elle avait racheté un domaine en 1998 et a commercialisé de suite une petite part de sa production dans les foires aux vins. «Je me suis adressée à un agent spécialisé, qui ne s'occupe que des circuits grande distribution, raconte-t-elle. Je lui ai proposé de représenter l'un de mes vins, et il a accepté.» Six ans plus tard, cette filière représente environ 10 % de son chiffre d'affaires. La moitié des 110 viticulteurs de Costières fait comme elle. «L'appellation est jeune, explique Nicolas Ponzo, directeur du syndicat professionnel. Elle a très peu sollicité le négoce, et se retrouve donc obligée de vendre elle-même ses vins.» Les exploitations y sont grandes, car souvent issues de remembrement, et les entreprises jeunes, donc ployant sous le crédit. Personne ne crache donc sur la grande distribution.

Cette tendance, du reste, gagne du terrain dans toutes les appellations françaises. Il y a ceux qui y vont par choix. Ceux qui la rejoignent sous la contrainte économique. Et une poignée de résistants, qui résiste tant qu'elle peu.

Les producteurs ont longtemps eu peur de déprécier leurs vins en grande surface. Et ils savent que les cavistes, qui distribuent leurs produits toute l'année, n'aiment pas le retrouver en supermarchés. Pour résoudre le problème, certains segmentent leur gamme. Diane de Puymorin réserve ainsi ses cuvées les plus profondes, les plus complexes, au cir