Mais comment font-ils ? Quel est le secret de ces sociaux-démocrates suédois qui, non contents d'avoir gouverné leur pays 65 des 74 dernières années, ont à ce point façonné la culture politique nationale que l'opposition conservatrice ne promet nulle rupture, juste des aménagements... Et si finalement ils perdent ce dimanche, ce n'est pas pour avoir démérité, mais par besoin naturel d'alternance. Le «modèle suédois» intrigue car, contrairement à d'autres bastions sociaux-démocrates européens, il a adapté son Etat-providence sans le sacrifier lorsque les nécessaires restructurations se sont imposées, et a su préserver un contrat social qui prévoit une ponction fiscale record en échange de véritables services publics. Il faut l'esprit chagrin d'un éditorialiste du très libéral Wall Street Journal pour le regretter et commenter de manière fielleuse vendredi que la Suède a surmonté ses années de récession «malgré son système socialiste, pas grâce à lui»... Bien sûr, à y regarder de plus près, il y a beaucoup à dire, notamment sur le vrai-faux chômage suédois, mais, globalement, ça marche. Nulle surprise à voir les présidentiables socialistes français lorgner du côté de Stockholm pour y puiser quelques recettes sociales-démocrates moins idéologiques qu'auprès de Tony Blair. Même si on voit immédiatement les limites de l'exercice et les différences de société : le culte du consensus d'un côté, la tradition de l'affrontement de l'autre. Mais si les Français ne seront
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