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Libération

Stéphanie et Damien, parents d'Anaë, 3 ans

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«On ne savait pas par où commencer»
publié le 19 septembre 2006 à 23h21

Elle était là, dans la boîte aux lettres. C'est d'abord lui qui a trouvé le courrier, posté d'Haïti. Damien l'a serré entre ses mains et a attendu plus de deux heures que Stéphanie rentre pour l'ouvrir ensemble. Il y avait une photographie d'une petite fille de six mois, aux yeux agrandis. Un bébé habillé d'une robe blanche à collerette avec des dessins de cerise. Un petit bout de chair lui manque au lobe droit. «C'était notre enfant. A des milliers de kilomètres.» Stéphanie et Damien Sauvêtre avaient entamé les démarches pour adopter deux ans plus tôt, en 2002. Elle est institutrice, une grossesse lui est déconseillée pour des raisons de santé, lui est ingénieur. Ils ont alors 25 ans. «Vu notre âge, on ne rentrait pas dans le profil type», se souvient Stéphanie. Mais l'assistante sociale et la psychologue se montrent très encourageantes. Le couple obtient l'agrément. «C'est là que ça devient difficile. On ne savait pas par où commencer, à qui s'adresser.» Le couple souhaite passer par une association, «plus rassurante». «On ne se voyait pas partir avec notre sac à dos faire le tour des orphelinats pour choisir un enfant.» Aucun organisme agréé pour l'adoption (OAA) ne les accepte. «Au premier refus, on se dit : "C'est normal", ensuite, on déprime.» Pour beaucoup de pays, ils n'ont pas encore atteint l'âge requis. Stéphanie passe ses nuits sur l'Internet, dialogue dans les forums, jusqu'à entendre parler d'un couple, jeune lui aussi,