La nouvelle est arrivée hier vers 15 heures et a fait, à toute blinde, le tour du tribunal. Etait convoquée, en urgence, une AG des magistrats de Bobigny pour 16 heures. Un fait tellement extraordinaire, qu'au début, chacun a pensé à un appel du simple procureur général de Paris. Mais c'était plus incroyable encore. Car, à l'heure dite, c'est Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, qui s'est pointé. Pendant une demi-heure, enfermé avec ses collègues dans la salle de la cour d'assises, il leur a dit son soutien et son admiration pour leur «mobilisation» et leur «professionnalisme». Assommés, «désespérés»,«dégoûtés» tant par la méchanceté des critiques de Nicolas Sarkozy, que par le «silence assourdissant» du garde des Sceaux face à ces mêmes critiques, les magistrats ont été sensibles à cette première dans le monde judiciaire. Et c'est peu dire.
«Engagement». D'autant que, autre première, elle se double d'un communiqué indigné du premier président de la Cour de cassation (lire page 4). «C'est vraiment bien que la hiérarchie judiciaire se mobilise, cela ne rend que plus étrange l'atonie de Pascal Clément», se réjouit un juge. «Une chose pareille n'est jamais arrivée dans l'histoire de la justice, mais il faut dire que rarement un ministre de l'Intérieur s'est permis une telle virulence dans les attaques contre nous !» note un autre. Jean-Louis Nadal a même donné un point presse, entouré du président du trib