Marnay-sur-Seine envoyée spéciale
C'est un rectangle de terres lardées d'excavations. Bordé par un bois touffu et la nationale 19. A quelques centaines de mètres, le brouillard et les vapeurs duveteuses de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine nimbent le paysage d'une ambiance moelleuse, presque silencieuse. Mais ce calme sera bientôt brisé par l'implantation d'une usine de bioéthanol, censée ouvrir en 2008.
«Zone inappropriée». Après le non à l'éolien et l'opposition à l'incinération, voici le non aux usines de biocarburants, une nouvelle variante du syndrome nimby (not in my back yard, que l'on peut traduire ainsi : «installez ce que vous voulez, mais pas chez moi»). Dans l'Aube, à deux pas de la centrale de Nogent, une partie des habitants et élus de la petite commune cossue de Marnay-sur-Seine s'oppose à la future usine de bioéthanol. «Nous ne voulons pas être associés à des "anti" primaires, mais la zone choisie est inappropriée pour recevoir un site industriel potentiellement dangereux», précise l'un des conseillers municipaux de Marnay, Cyril Elbaz. «Il s'agit de terres agricoles, et il faut modifier le plan local d'urbanisme pour implanter une usine.»
Le projet est porté par le groupe Soufflet, grand négociant en céréales qui a obtenu un agrément pour produire 450 000 tonnes d'éthanol à partir de blé. La production démarrera au plus tard le 1er juillet 2008. L'ensemble représente 12 millions d'euros 'investissements : un tiers pris en cha