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Libération

Santé «C'est quoi une mutuelle?»

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Faute d'information, les jeunes sont plutôt mal couverts.
publié le 27 septembre 2006 à 23h27

Leila se fera arracher les dents de sagesse plus tard. «Le dentiste me demande 200 euros, et l'anesthésiste autant.» Pour l'instant, cette étudiante de 21 ans inscrite en deuxième année de droit ne peut pas avancer l'argent nécessaire. Elle fait aussi l'impasse sur les visites de routine chez les spécialistes. Surtout depuis qu'elle vit à Paris et que la plupart sont en secteur II avec dépassements d'honoraires. «Je ne consulte que lorsque j'ai mal. Je ne peux plus faire de visite de contrôle.» Son généraliste fait en général l'affaire, sinon elle va dans une policlinique de banlieue : «Je crois que c'est moins cher.» Leila n'a pas pu bénéficier d'une mutuelle étudiante: l'administration a dû mal orthographier son nom, elle est inconnue des fichiers. «Du coup, je n'ai pas de carte Vitale. J'avance tous les frais, et la mutuelle de ma mère me rembourse.»

Leila est sans doute à l'image de la population estudiantine auscultée dans une récente étude (1) de la Mutuelle des étudiants (LMDE) : en bonne santé, peu soucieuse de prévention, mal couverte par les complémentaires santé ou, plus prosaïquement, mal informée. D'après la LMDE, seulement un étudiant sur dix fréquente les centres de santé mutualistes, et beaucoup ne les connaissent pas. En revanche ils plébiscitent le médecin généraliste. Au cours de l'année écoulée, 98 % des étudiants interrogés l'ont consulté. Les autres n'ont pas été malades, se sont soignés tout seuls ou ont attendu que ça passe.