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Le hip hop couronné au grand palais

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Rap, graff, danse... : pendant trois jours, Rue, événement organisé par le ministère de la Culture, se veut le carrefour de toutes les cultures urbaines.
publié le 13 octobre 2006 à 23h40

Après vingt-cinq ans de délit de faciès, le hip hop serait-il en passe de gagner la reconnaissance des institutions et du grand public ? Rue, l'événement dédié aux cultures urbaines qui se déroule jusqu'à dimanche sous l'impressionnante verrière du Grand Palais, est colossal, tant par sa symbolique, que par l'ampleur des moyens déployés. Le rap, le graff et le breakdance sortent des salles de banlieues où ils sont d'ordinaire cantonnés ; avec plusieurs dizaines de danseurs, graffeurs, sportifs, et un plateau rap à faire pâlir Skyrock, le hip hop déploie sa grosse artillerie et convie aux pieds des Champs-Elysées tous les jeunes de Paris et de la banlieue.

BMX, skate, slam. Ce rendez-vous, les ténors du mouvement l'ont longtemps attendu. Et c'est un ministre de la Culture de droite, qui plus est soutien prudent à Nicolas Sarkozy, qui le leur offre sur un plateau. Après une fête foraine, une exposition d'art contemporain, une autre dédiée aux arts de la rue, Renaud Donnedieu de Vabres, programmateur autoproclamé du Grand Palais, ouvre les portes de l'édifice à toutes les formes d'expression artistique nées dans la rue. Pas moins de cinq mille personnes en rotation sont attendues chaque jour pour assister gratuitement à des compétitions de sport (foot de rue, basket, skate et BMX), des démonstrations de danses et de slam, et à deux grands concerts organisés par Radio Nova et Générations.

Ténors historiques. Pour la première fois, le hip hop est invité sur les Champs-Elysées. La