On comprend que certains socialistes soient traumatisés par le débat interne. C'est toujours dangereux le débat. On échange, on argumente, on s'échauffe, et il suffit d'un rien pour déraper et finir par donner des munitions au camp d'en face. La droite ne se plaindra pas si les prétendants socialistes se dézinguent les uns les autres avant même d'entrer en scène. Les adhérents du PS s'inquiètent aussi du précédent de l'automne 2004. Ils avaient longuement débattu du projet de Constitution européenne et décidé, au final, de le soutenir. Et puis, le vote de la majorité fut publiquement remis en cause par une minorité qui fit campagne contre ce que le parti avait décidé, l'affaiblissant d'autant. Cette faillite de la démocratie interne a laissé des traces. Que se retrouve aujourd'hui parmi les candidats à l'investiture Laurent Fabius, l'ancien premier secrétaire qui s'affranchit de la décision commune, pose la question de savoir s'il respectera cette fois le choix collectif. Elle vaut aussi pour les deux autres, tenus eux aussi d'observer les règles et de ne pas commencer par vouloir revenir sur leur engagement de participer à la procédure mise en place. Le débat est dangereux, mais sans lui il n'est pas de démocratie. Alors le PS a tout à gagner à convaincre qu'il ne le craint pas. Rien à perdre à montrer qu'il choisit son candidat non pas en fonction du culte du chef ou de la croyance en l'homme ou la femme providentiel mais sur la base des projets des uns et des autres. Tout
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publié le 17 octobre 2006 à 23h43
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