Ségolène Royal, la candidate qui ne s'use pas, même quand on s'en sert. Fini le temps des poses énigmatiques et des sourires sur papier glacé, la présidente de la région Poitou-Charentes s'est retrouvée depuis plusieurs semaines plongée, parfois malgré elle, au coeur du chahut socialiste pour décrocher l'investiture élyséenne. Et qu'il pleuve des salves de critiques de la part de ses adversaires, ou qu'il vente des inquiétudes jusque dans les rangs de ses partisans, le constat est immuable : la députée des Deux-Sèvres, impériale, continue de régner sur les sondages, loin devant Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Au matin du premier des six débats qui doit l'opposer à ses deux concurrents, et à un mois tout juste du vote des militants, elle dispose d'une avance impressionnante qu'illustrent les résultats de l'Observatoire de l'opinion Libération- LH2 (1).
Désespérant. Pourtant, cette enquête a été effectuée au sortir d'une semaine délicate pour Ségolène Royal : elle a d'abord été incapable de donner son opinion sur l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne avant de rechigner à participer aux débats internes, de peur d'être «ballotée» aux yeux de tous. Une fois de plus, ces faux pas ne semblent pas lui causer de tort dans l'opinion. Du moins pas encore.
Intouchable, Ségolène Royal le demeure sur son terrain de prédilection : les enjeux touchant à la vie quotidienne. Elle est ainsi jugée, de loin, la plus crédible pour «lutter contre les in