Quelle coïncidence, n'est-ce pas ! Juste au moment où est rendu public le résultat des états généraux de la condition pénitentiaire, voilà que le garde des Sceaux annonce, hier, un contrôle externe et indépendant des prisons, confié au médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye.
On serait tenté de dire «enfin». Car ce contrôle est réclamé en France depuis des lustres par les associations, préconisé en 2000 dans un rapport de Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, puis, la même année, dans d'accablants rapports du Sénat et de l'Assemblée. Et enfin inscrit dans les règles pénitentiaires européennes adoptées en janvier dernier par le Conseil de l'Europe et ratifiées par 46 pays, dont la France (Libération du 30 janvier).
Charte. Puisque personne ni les magistrats, qui devraient pourtant s'assurer du bon fonctionnement des prisons, ni les commissions de surveillance censées les contrôler ne remplit ses devoirs, tous ceux qui se sont penchés sur la question en ont conclu que seul un «contrôleur» indépendant du pouvoir politique et de l'administration pénitentiaire pourrait «s'assurer du traitement correct du détenu et faire évoluer l'état des prisons, [...] instaurer l'indispensable transparence dans ce monde clos», comme le soulignait Guy Canivet, le premier magistrat de France.
Ce n'est pas tout. En début de semaine, en effet, Claude d'Harcourt, directeur de l'administration pénitentiaire, annonçait en hâte une prochaine «charte de