Pékin envoyés spéciaux
Cette fois, Jacques Chirac l'a joué modeste. Arrivé hier en Chine où il effectue une visite d'Etat de quatre jours, le président français a fait savoir par avance qu'il ne s'agissait pas «d'un voyage de contrats». Comme il y a deux ans, il a pourtant débarqué avec une escouade de trente patrons du CAC 40, parmi lesquels la présidente du Medef, Laurence Parisot, l'ami Serge Dassault, le PDG d'Airbus, Louis Gallois, ou encore Anne Lauvergeon, d'Areva.
Tous rêvent de gros business et de parts de marché ascendantes dans un pays qui affiche une croissance de plus de 10 % par an. Mais la réalité, et Jacques Chirac est le premier à la déplorer, place la France à 1,37 % seulement de parts du marché intérieur chinois. Soit trois fois moins que l'Allemagne.
Sur sa faim. Pourtant, le chef de l'Etat n'en finit pas de vanter la qualité «du partenariat stratégique franco-chinois» et de complimenter le régime de Pékin, dont le dernier mot d'ordre est la «société harmonieuse». Il salue la prise en compte, par le président Hu Jintao qu'il doit rencontrer aujourd'hui, des problèmes sociaux et environnementaux. Fasciné par la puissance économique de la Chine, il pense même que «l'influence de demain de la France» est liée à sa capacité à construire une relation forte avec elle. Et, en dehors de la récente fusillade contre des Tibétains (lire pages 30-31) jugée «lamentable» par l'Elysée, il apprécie par-dessus tout la stabilité du pouvoir e