Les dépenses militaires dans le monde ? En plein boom. Comme au crépuscule de la guerre froide, soit 1 118 milliards de dollars en 2005, alimentés par l'explosion du budget américain. Les ventes des 100 plus grandes multinationales de l'armement ? Un «bon» +15 % l'an passé. Le commerce des armes ? Dopé. En volume (+30 % entre 2000 et 2005), comme en dollars (de 27-34 milliards en 2001 à 44-53 milliards en 2004). «Tout augmente, résume Mark Bromley, chercheur au Sipri, un institut de référence suédois sur l'étude des armements, avec notamment une nouveauté : la multiplication des nouveaux exportateurs issus de pays en développement.»
Dérégulée. Le business des armes profite d'une mondialisation dérégulée. «Or il faut absolument instaurer un contrôle mondial, plaide Clare Rudebeck, coauteur du rapport «Armes sans frontières», que vient de publier la campagne Contrôlez les armes, une coalition d'ONG (Amnesty, Oxfam et l'Iansa, un réseau sur les armes légères). Car un nombre croissant de pays se fournissent en composants du monde entier, assemblent leurs produits et les réexportent dans des conflits armés. Des firmes utilisent leurs filiales dans des pays à la législation light pour mieux écouler leurs marchandises.»
Et ça donne quoi ? «Des balles des Etats-Unis, de Chine, de Russie et de Grèce ont été retrouvées dans la province d'Ituri, en République démocratique du Congo, rappelle un autre rapport de Contrôlez les armes, en dépit d'un emba