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Libération
Éditorial

Rêve intact

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publié le 28 octobre 2006 à 23h52

Au départ de la précédente Route du rhum, en 2002, le navigateur Olivier de Kersauson avait posé la question dans Libération : «Peut-on conduire une Ferrari pendant douze jours sans fermer l'oeil ?» L'hécatombe de cette course, qui n'avait heureusement pas fait de mort, apportait déjà un premier élément de réponse à la question de ce navigateur avec trois Rhum au compteur. A l'heure du départ vers Pointe-à-Pitre de ces Ferrari des mers que sont les multicoques de 60 pieds, la comparaison avec la Formule 1 s'arrête là. Il y a certes la quête de sponsors, qui mobilise plus d'énergie et plus de temps que la traversée de l'Atlantique elle-même, il y a cet argent qui, dans ce sport comme dans les autres, constitue le nerf de la guerre... La course a d'ailleurs failli sombrer corps et âme sous le poids des dettes. Mais il y a surtout, une fois parti, le défi individuel d'hommes et de femmes (elles sont cinq) lancés dans une aventure exceptionnelle en solitaire, mélange de sprint et d'endurance, de tactique et de chance. D'autant que les leçons de la confusion de la dernière course ont été tirées, et que la règle du jeu a été rendue plus claire pour cette édition. Car il n'y a pas que les multicoques dans le Rhum, même si ce sont les bateaux les plus rapides, les plus chers, les plus spectaculaires, les plus périlleux aussi. Après les déboires des stars lors de la dernière édition, l'engouement s'est porté sur d'autres catégories de bateaux, monocoques de 60 pieds ou