Enfermés depuis deux jours dans l'hôtel de ville de Paris, la plupart des 600 participants aux états généraux pour l'égalité, organisés par SOS Racisme, ont appris hier matin l'attaque d'un autobus à Marseille. Ils sont policiers, éducateurs, responsables d'associations, enseignants ou jeunes issus des quartiers. Et tous essaient de comprendre. Mais «il faut sortir du discours binaire. Les réponses ne sont pas toutes d'ordre uniquement sociologique, ou uniquement sécuritaire prévient Dominique Sopo, président de SOS Racisme. Ce ne sont ni des barbares ni des grands enfants. Pour prendre le risque de cramer quelqu'un, il faut être très déstructuré».
Frustration. Leila, 20 ans, venue de Caen, voit dans le drame de Marseille, l'expression de jeunes «en colère qui s'attaquent aux bus pour s'attaquer à l'Etat». Rida, travailleur social en formation à Marseille, perçoit dans cette attaque «un fait divers plus qu'un phénomène social. L'an dernier, les jeunes des quartiers à Marseille étaient fiers de dire qu'ils n'avaient pas participé aux émeutes». Selon lui, le travail associatif et l'urbanisme de la cité phocéenne sont tels qu'ils ont permis d'éviter que les jeunes se laissent entraîner. Pourtant, reconnaît-il, «le socle y est, la pauvreté, la population défavorisée qui commence à être mise à l'écart...»
Un de ses collègues venu de Marseille déplore lui aussi la hausse des loyers dans le centre-ville, qui contraint les jeunes et les salariés les