Menu
Libération
Éditorial

Possible

Article réservé aux abonnés
publié le 31 octobre 2006 à 23h53

Lula a gagné son pari. Etre réélu avec plus de 60 % des voix, à peine moins qu'en 2002, était loin d'être acquis d'avance pour le fondateur du Parti des travailleurs, surtout avec le parfum de scandale des derniers mois. Il était, presque par définition, impossible à l'ancien métallo devenu président de demeurer à la hauteur de son mythe, et, surtout, de satisfaire en un seul mandat les attentes énormes suscitées par sa première victoire en 2002. Dans ce pays aux disparités sociales abyssales, il fallait plus que de l'habileté pour ne pas décevoir l'espoir de son électorat populaire le plus modeste, sans pour autant s'aliéner la classe émergente des entrepreneurs au coeur du dynamisme actuel du Brésil. Si les résultats des réformes des quatre dernières années ne sont pas aussi spectaculaires que l'aurait souhaité Lula lui-même, le président brésilien aura fait la preuve, dans des conditions difficiles, qu'il est possible de concilier orthodoxie gestionnaire et exigence de justice sociale, le tout dans un environnement démocratique. Lula est parvenu à faire cohabiter ces impératifs contradictoires, et à garder la confiance des Brésiliens malgré les critiques de certains de ses anciens amis déçus par son virage gestionnaire. De ce fait, il amorce son deuxième mandat dans des conditions bien meilleures qu'espéré. Dans le groupe des grands pays émergents, les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), le pays de Luiz Inácio Lula da Silva est celui qui s'approche le plus de cette équa