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Benoît XVI pourrait se faire sonner les cloches

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La volonté du pape de réintroduire la messe en latin pour satisfaire des traditionalistes suscite de vifs mécontentements au sein de l'épiscopat français.
publié le 4 novembre 2006 à 23h58

Que des mécontents. A l'exception de la minichapelle intégriste de l'abbé Philippe Laguérie, qui en est directement bénéficiaire puisqu'elle a permis au prêtre excommunié, ancien fidèle de l'évêque schismatique Marcel Lefebvre, de rentrer dans le giron de Rome, la main tendue du pape Benoît XVI aux catholiques traditionalistes sème la consternation dans l'Eglise de France. Chez les modérés évidemment, et dans les rangs de ceux qui craignent que cette frange extrême droitière des catholiques n'y puise une légitimité inédite. Mais aussi chez les conservateurs comme Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, qui souligne les «craintes et questions» des évêques. Officiellement, le sujet n'est pas à l'ordre du jour de l'assemblée plénière des évêques de France, qui s'ouvre ce samedi à Lourdes (Hautes-Pyrénées). Mais l'essentiel des travaux pourrait y être consacré.

La fronde gronde. Depuis que le pape a annoncé en septembre sa décision de reconnaître l'Institut du Bon-Pasteur, la fronde gronde au sein de la hiérarchie catholique. Directement rattachée au Saint-Siège, cette nouvelle chapelle intégriste échapperait à l'autorité des évêques. Début octobre, deuxième séisme : on apprend à Rome «de sources concordantes» que Benoît XVI s'apprêterait à signer un décret facilitant la célébration de la messe en latin selon le rite de saint Pie V, dit «tridentin». Aujourd'hui, seule est autorisée la messe en langue vernaculaire selon le rite dit de Paul VI, la célébration de la me