Il y eut d'abord l'indifférence et l'anathème. Et maintenant une embrassade, du bout des lèvres. Pour la seconde fois en un peu plus de dix ans, Microsoft se rallie à une innovation technologique qui lui échappe et qui finit par menacer sa suprématie. Fin 1995, Bill Gates, avec retard, rédigeait une note intitulée «Le raz de marée de l'Internet» et bousculait sa stratégie. Aujourd'hui, Microsoft fait officiellement un pas vers Linux, un logiciel qui s'est imposé comme un concurrent redoutable pour Windows, son produit phare. Une nouvelle fois, le géant de l'informatique adopte cet adage : si tu ne peux pas les battre, rejoins-les.
Centre de recherche. La comparaison s'arrête là. Autant il y a dix ans Microsoft embrassait l'Internet, autant l'accord avec la firme Novell, qui coordonne les développements d'une des principales versions de Linux, ressemble davantage à une coexistence pacifique. Les deux entreprises vont coopérer pour permettre à leurs produits de mieux cohabiter au sein des entreprises et des administrations. L'accord, annoncé jeudi, prévoit la création d'un centre de recherches commun et met fin à un litige sur les brevets. Microsoft, par ailleurs, recommandera la version Suse de Linux à ses clients qui veulent utiliser les deux systèmes.
Il ne s'agit donc pas de convertir Windows au modèle de Linux, que tout oppose. Le premier repose sur la protection des secrets de fabrication. Au contraire, le modèle du logiciel libre permet à tout utilisateur