Le jugement de Saddam Hussein aurait dû être un des actes fondateurs du «nouvel Irak démocratique» que l'administration américaine affirmait vouloir instaurer en renversant le régime baasiste. Le résultat n'est guère convaincant après le verdict de condamnation à mort pour crimes contre l'humanité du dictateur et de quatre de ses principaux coïnculpés qui a conclu sans surprise le premier des procès. Il devait répondre du massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl après une tentative d'attentat raté contre le raïs en juillet 1982. «C'est une grande occasion perdue car ce procès n'a pas réussi à dresser un indiscutable cadre des faits ni à affirmer une procédure judiciaire équitable», déplore Géraldine Mattioli de l'ONG américaine Human Rights Watch, dont les observateurs ont suivi 80 % des audiences du procès. L'exécution par pendaison est suspendue par la procédure d'appel. Celle-ci peut prendre des mois. Cela permettra la poursuite des autres procès à l'encontre du dictateur déchu, qui est actuellement jugé avec son cousin Ali Hassan al-Majid, dit «le Chimique», pour les massacres de près de 200 000 Kurdes en 1988 pendant l'opération «Anfal». Au cours de cette campagne contre les rebelles kurdes, accusés de complicité avec l'Iran, furent massivement utilisées des armes chimiques, notamment dans la petite ville de Halabja.
Une justice entravée qui perd en crédibilité La crédibilité même de ces procédures est pourtant d'ores et déjà sérieusement entamée. L'ét