Charleville-Mézières envoyée spéciale.
«Si les candidats de gauche ne mettent pas les mains dans le cambouis de la réalité sociale, il ne faudra pas venir pleurer. Cette fois-ci, il ne faudra pas tout coller sur le dos de ces salauds d'ouvriers ruraux qui votent mal si Le Pen cartonne. On les aura prévenus. A eux de faire campagne.»
Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn ne sont pas encore désignés par les militants PS qu'ils sont déjà prévenus. Cette mise en garde, les candidats socialistes à l'investiture pour 2007 ne l'ont peut-être pas entendue. Elle venait des syndicalistes mobilisés vendredi pour dénoncer les fermetures d'usines, les plans sociaux au rabais, la désindustrialisation qui touche une nouvelle fois le département des Ardennes (Libération de ce week-end). Dans l'indifférence quasi générale, près de 2 000 emplois pourraient disparaître en quelques mois : chez les sous-traitants de l'automobile, dans la métallurgie, la fonderie...
«Bonnes paroles». «On a connu la crise du textile, celle de la sidérurgie, voilà celle de l'automobile, égrène Jean-Louis Joffrin, le secrétaire départemental de la CGT. Et les élus, de gauche comme de droite, ne réagissent pas, l'Etat reste sourd. On en a marre des bonnes paroles. Il ne faudra pas s'étonner si les gens règlent ça dans les urnes en mai prochain.» Michel, salarié chez Visteon (équipementier auto), abonde : «On ne voit pas les candidats sur les piquets de grève. Comment vo