Menu
Libération

La métamorphose royaliste des fabiusiens dans l'Aude

Article réservé aux abonnés
La fédération PS a viré de bord avec l'afflux de nouveaux militants, un nouveau patron et la visite de Royal.
publié le 6 novembre 2006 à 23h59

Villemoustaussou envoyée spéciale

Samedi soir, Mauricette, 60 ans, attend l'arrivée de Ségolène Royal au côté de 1 200 sympathisants ou militants socialistes à Villemoustaussou, 5 km au nord de Carcassonne (Aude). Encartée depuis six ans, fabiusienne depuis longtemps, elle hésite encore entre Fabius et elle. «La dernière fois que j'ai entendu Ségolène parler à la télé, je suis restée sur ma faim. C'est pour ça que je viens.» Dans son discours, Ségolène Royal insiste sur la valeur du travail, parle d'éducation, de famille, «d'ordre juste», son slogan de campagne, évoque la décentralisation et même des mesures pour enrayer la crise viticole, particulièrement ressentie dans le département. Quand elle quitte la salle sous les acclamations, Mauricette rayonne. «Oui, ce sera mon choix.»

«Notre vécu». Mauricette n'aura donc pas tenu compte de l'avertissement lancé la veille, à quelques kilomètres de là, par Laurent Fabius. «Ici, les gens veulent d'un socialisme qui soit socialiste», avait déclaré vendredi, devant 500 militants audois réunis à Limoux, le député de Seine-Maritime. En visant bien sûr sa concurrente. Mais, à l'image de Mauricette, la terre audoise a viré de bord. Fabiusienne depuis plus de vingt ans, cette fédération, qui, avec ses 3 835 militants, dont plus de 800 nouveaux adhérents, se classe parmi les quinze premières du PS, est devenue ségoléniste en quelques mois. Cette mutation, les jeunes militants l'expliquent par le discours plus réa