Visage mince et blond, petit anneau dans l'oreille gauche, grand nez et lippe de Habsbourg d'Espagne revu par un Velázquez un peu punk... La dégaine de Jonathan Littell s'est imposée en deux mois, au rythme du succès ascensionnel des Bienveillantes, via quelques apparitions publiques en librairies et de rares photos. En toute réserve et sans déballages personnels.
Né à New York le 10 octobre 1967, le fils du romancier Robert Littell et d'une Française se déclare «de culture française» et «américain de passeport». D'après l'encyclopédie Internet Wikipédia, Jonathan Littell arrive en France à 3 ans, grandit dans l'arrière-pays cannois, suit un cursus secondaire à Paris au lycée Fénelon, mais fait ses études universitaires à l'université Yale, aux Etats-Unis. Aguerri à l'exploration documentaire de l'histoire par son père, il accomplit ses premiers pas littéraires en anglais, à travers des traductions de Sade, Genet, Blanchot ou Quignard. C'est également dans la langue de son père qu'il rédige, en 1989, son premier roman («très mauvais», dit-il aujourd'hui) : Bad Voltage, une science-fiction cyberpunk chargée de références françaises et, paraît-il, du souvenir de ses expériences d'ex-familier des catacombes parisiennes.
Au sortir de Yale, Littell part pour les Balkans en s'investissant dans la logistique humanitaire, via l'ONG Action contre la faim. Sept ans à parcourir le monde, de l'Europe de l'Est à l'Afrique, sur la trace des horreurs de la