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Libération
Éditorial

Courtois

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publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Cela sent l'écurie. La fin du spectacle et l'entrée dans l'ère de la nécessaire réconciliation qui devra suivre la longue ­ trop longue ­ campagne d'investiture socialiste. Le premier débat avait été policé, le deuxième agité, le troisième a été courtois, limite ennuyeux, comme si chacun avait conscience que les dés étaient jetés. Comme si les sifflets du zénith avaient été trop forts et que tous avaient saisi qu'à continuer à ce degré d'animosité les socialistes risquaient la sortie de route. Les vacances de la Toussaint ont aidé à faire retomber, sinon la pression, du moins l'agressivité. Consacrée par les sondages, Ségolène Royal était en deça par rapport à ses précédentes prestations. Moins précise, moins vive sur les sujets de politique internationale. Elle a pris position, cette fois, pour l'intégration de la Turquie dans l'UE, contre Fabius, mais elle a paru mal à l'aise sur la question du nucléaire iranien. Elle a bien tenté de fonder sa politique étrangère sur des «valeurs» et une «exigence de vérité, d'efficacité, de sécurité, d'y introduire la notion de «vie quotidienne», que cela soit au Proche-Orient, en Irak ou en Europe, mais cela n'a pas suffi à imposer une rupture de style. Fabius a joué à fond de son «expérience» pour tenter de convaincre qu'il excelle bien dans ses domaines présidentiels que sont la défense et la politique internationale. Il s'est plu à apporter des «compléments» à ce que disaient ses contradicteurs, façon de leur faire la leçon. Il a pris