Trois débats, trois candidats, trois postures distinctes. Suffisant pour assurer deux tours ? Au lendemain de la dernière rencontre télévisée entre prétendants socialistes, rien n'indique que l'exercice, à lui seul, puisse remettre en cause l'irrésistible ascension de l'élue des sondages. Car, si la campagne interne a, récemment, bousculé la chronique du triomphe annoncé de Ségolène Royal, c'est moins au cours de leurs matchs sur la Chaîne parlementaire que dans les prises des positions, les coups et les offensives des uns et des autres que semble s'être joué l'essentiel. Le rendez-vous d'hier soir, dédié aux thématiques européennes, internationales et environnementales, l'a confirmé.
Sillon. De ce point de vue, peu de surprises dans le débat d'hier, au cours duquel chaque compétiteur a creusé son sillon. «L'Europe par la preuve», pour Royal, qui, persistant à jouer la carte du concret, a plaidé pour l'«élaboration d'un ordre international juste». «L'Europe par la gauche», a insisté Laurent Fabius, qui a pointé le «rôle de l'hyperpuissance américaine» et soigné son profil présidentiel. L'Europe par le compromis et la relance de l'axe franco-allemand, selon Dominique Strauss-Kahn, qui, avec ses camarades, n'aurait «pas de différence de fond, mais une différence de méthode».
Peu de surprises, donc, mais, aussi, peu d'escarmouches. Les concurrents ont même poussé l'audace jusqu'à échanger directement quelques phrases ! Inimaginable dans la formule cor