En instaurant en 2002 la «culture du résultat» et la récompense au mérite dans la police, Sarkozy n¹était pas peu fier de s¹inspirer de la méthode l¹ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, pour lutter contre la criminalité. Quatre ans plus tard, il continue de convoquer chaque mois les préfets des dix départements qui ont enregistré les moins bons résultats et ceux des dix départements les plus performants sur les chiffres de la délinquance. Mais la «culture du résultat» est largement décriée par la base des policiers. Un policier lyonnais spécialisé dans les stups déplore la course aux statistiques qui empêche, selon lui, de mener les investigations à terme. «Lorsque des collègues travaillent sur un trafic de stups, ils tentent de remonter le plus haut possible. Mais, avec cette culture du résultat, si leur enquête prend trop de temps, on leur reproche de ne pas aboutir, on les encourage à casser le réseau là où ils en sont afin de faire du chiffre.»
Le même déplore la pression mise sur les brigades anticriminalité. «La priorité, c¹est de faire remonter de bons résultats, d¹améliorer les taux de résolution. Dans certains quartiers, c¹est pas dur à faire. T¹attrapes le premier gamin par les pieds, tu secoues et les bouts de chichon tombent. Tu l¹embarques pour un gramme, ça te fait une procédure et une affaire résolue. Le problème, c¹est que ça ne remet pas du tout en cause les réseaux. Et puis ça met par moments une pression terrible entre les collègues et les jeunes.»