La guerre d'ego n'a pas eu lieu. Il y eut, bien sûr, les petites phrases assassines, les sifflets du meeting du zénith à Paris ou les vidéos circulant sur Internet. Et, en coulisses, les gâchettes des trois prétendants socialistes n'ont pas lésiné sur les munitions pour descendre l'adversaire. Mais la joute interne au PS ne s'est pas limitée à l'affrontement sans pitié de trois appétits présidentiels. Au bout de deux mois et demi d'une campagne intense et risquée, le PS présente même un bilan plutôt flatteur. Globalement, le spectacle a plu, et son contenu a intéressé les Français, même lorsqu'il a pris l'allure de débats télévisés austères parce que trop policés.
Tel est le principal enseignement de notre livraison mensuelle de l'Observatoire de l'opinion réalisé par l'institut LH2 (1). «Pour l'opinion, il existe d'ores et déjà un vainqueur qui n'est ni Laurent Fabius, ni Dominique Strauss-Kahn, ni Ségolène Royal : c'est le Parti socialiste», résume François Miquet-Marty, directeur des études politiques de LH2. Loin de se limiter à un combat obscur pour apparatchiks expérimentés ou solférinologues patentés, ce «vote interne intéresse» 43 % des Français, un niveau très élevé au regard de la faiblesse de l'électorat directement concerné (environ 200 000 personnes). Cette proportion atteint même 56 % parmi les sympathisants de gauche. Cet auditoire s'est montré attentif aux échanges d'arguments, puisque seulement 35 % des personnes interrogées jugent qu'il n'y a <