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Libération
Éditorial

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publié le 13 novembre 2006 à 0h04

Les Français ont soif de politique, surtout quand elle échappe aux canons formatés de la minute pour journal de 20 heures. La bataille pour l'investiture socialiste qui s'achève le confirme avec éclat. Elle a imposé une procédure de désignation publique qui a intéressé et fera date. Moqués par le microcosme pour leurs ennuyeuses rigidités façon années ORTF, les débats télévisés entre prétendants socialistes se retrouvent érigés en modèle démocratique. Les autres formations sont priées d'en prendre de la graine. L'UMP devra s'en inspirer si son candidat déclaré veut se retrouver paré d'une once de modernité.

La télévision a précédé une attente : des primaires qui permettraient aux Français, et pas seulement aux militants, de peser dans la désignation des candidats des partis afin d'être encore plus acteurs de leurs choix. L'ambition en politique en sort aussi revalorisée. Elle n'est pas simple querelle d'ego, elle se nourrit de vraies différences d'analyse sur les maux de la société française et les remèdes qu'une présidence de gauche doit y apporter. On peut être membre de la même formation, être tenu par les tables de la loi du dernier congrès et pourtant avoir chacun sa vision du socialisme à bâtir pour les années 2010.

A côté de ce meilleur qui participe à réhabiliter la politique, il y a le pire : les petites bassesses qui amènent à siffler l'adversaire, à caricaturer ses propos pour le discréditer. Vieilles pratiques qui profitent elles aussi de la modernité. Avec l'Inter