Naples envoyé spécial
«Il n'y a aucun lien entre le regain de criminalité et la loi sur les réductions de peine.» Chiffres en main, Romano Prodi, le président du Conseil, ne cesse de démentir que l'amnistie partielle, approuvée par le Parlement fin juillet, soit à l'origine de l'explosion de violence à Naples.
Sur les 2 700 détenus libérés dans la région grâce à la mesure, seule une quarantaine aurait repris le chemin du pénitencier. Reste que la loi dite de l'indulto, adoptée pour répondre au problème de la surpopulation carcérale, continue de susciter de fortes polémiques et une grande incompréhension dans l'opinion publique. Nombre de citoyens vont même jusqu'à soupçonner que la décision défendue par le nouveau garde des Sceaux, Clemente Mastella, originaire de Campanie, était un renvoi d'ascenseur en direction de certains criminels après les élections du printemps dernier.
«Sensation d'impunité». Approuvée à une très large majorité (avec le soutien de la droite berlusconienne), la loi a concerné plus de 20 000 détenus dans tout le pays, à l'exclusion, entre autres, des mafieux. Mais elle préoccupe de nombreux magistrats. «L'indulto a créé une sensation d'impunité, dénoncent les procureurs napolitains, alors que le grand défi pour reconquérir la confiance des citoyens est d'assurer que les condamnations seront réellement exécutées.» Très critique, l'ancien juge et actuel ministre des Infrastructures, Antonio Di Pietro, a lui aussi dénoncé