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Libération
Interview

«Le PS ne peut plus vivre en vase clos»

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Gérard Grunberg, directeur de recherche au Cevipof, analyse le socialisme des trois candidats
publié le 17 novembre 2006 à 0h08

Gérard Grunberg, directeur de recherche au Cevipof, est notamment coauteur, avec Alain Bergounioux, de l'Ambition et le Remords, les socialistes français et le pouvoir (Fayard), et, avec Zaki Laïdi, de Du pessimisme social, à paraître en janvier chez Hachette.

Si Ségolène Royal est la candidate PS, le «royalisme» sera-t-il une révolution doctrinale pour le PS ?

Si elle gagne la présidentielle, elle provoquera un véritable bouleversement. Déjà, pendant la campagne interne, elle a fait bouger les lignes : elle a rassemblé des partisans du oui et des tenants du non au référendum sur la Constitution européenne ; dans l'opinion, elle a séduit des gens de gauche et d'autres issus de la droite, etc. Et son discours a incité le PS à sortir de cette fausse unanimité de la «synthèse» du congrès du Mans de novembre 2005. Elle a poussé Dominique Strauss-Kahn à assumer clairement son identité d'un réformisme moderne. Et elle a permis à Laurent Fabius de se caler sur sa ligne de gauche plus traditionnelle. S'il se convertit au «royalisme», le PS devra se montrer beaucoup plus pragmatique et en finir avec ces exercices rhétoriques dont il est si friand. Sous l'influence de Royal, le PS a déjà été amené à s'ouvrir davantage à la société, à tenir compte des sondages, des médias. Pour rester le grand parti présidentiel de la gauche, on ne peut pas imaginer qu'il continue de vivre en vase clos.

Est-ce à dire que le «royalisme» marquerait la fin du PS ?

Non, Ségolène Royal aura de tou