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Libération
Interview

Le «royalisme» au banc d'essai

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publié le 17 novembre 2006 à 0h08

Gérard Grunberg

Directeur de recherche au Cevipof

«Sous son influence, le PS s'est ouvert à la société»

Gérard Grunberg, directeur de recherche au Centre d'étude de la vie politique française, est coauteur, avec Alain Bergounioux, de l'Ambition et le Remords, les socialistes français et le pouvoir (Fayard), et, avec Zaki Laïdi, de Du pessimisme social, à paraître chez Hachette.

La victoire de Royal augure-t-elle d'une révolution doctrinale pour le PS ?

Si elle gagne la présidentielle, elle provoquera un véritable bouleversement. Pendant la campagne interne, elle a fait bouger les lignes : elle a rassemblé des partisans du oui et des tenants du non au référendum sur la Constitution européenne ; dans l'opinion, elle a séduit des gens de gauche et d'autres issus de la droite, etc. Son discours a incité le PS à sortir de cette fausse unanimité de la «synthèse» du congrès du Mans. Elle a poussé DSK à assumer clairement son identité d'un réformisme moderne. Et elle a permis à Fabius de se caler sur sa ligne de gauche plus traditionnelle. Converti au «royalisme», le parti devra se montrer beaucoup plus pragmatique et en finir avec ces exercices rhétoriques dont il est si friand. Sous l'influence de Royal, le PS a déjà été amené à s'ouvrir davantage à la société, à tenir compte des sondages, des médias. Pour rester le grand parti présidentiel de la gauche, il ne peut plus vivre en vase clos.

Est-ce à dire que le «royalisme» marquera la fin du Parti socialiste ?

Non, Ségolène