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Libération

En babouches et djellaba contre Tsahal

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L'aviation israélienne a renoncé à attaquer une maison protégée par des villageois.
publié le 20 novembre 2006 à 0h09

Gaza envoyé spécial

Ahmed Fouad Baroud a survécu. «Une victoire du peuple palestinien sur les avions israéliens», plastronne ce responsable local des Comités de résistance populaire. Peu avant minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, le téléphone sonne dans la maison familiale des Baroud, au coeur du camp de réfugiés de Jabaliya. Un officier de l'armée israélienne se présente. En arabe, il prévient que la maison va être prise pour cible par l'aviation et qu'il faut donc évacuer femmes et enfants avant la frappe.

A l'évidence, l'état-major israélien entend éviter une nouvelle bavure, alors que les retombées diplomatiques du drame de Beit Hanoun, qui avait vu, le 8 novembre, 19 civils palestiniens tués dans une ferme de la bande de Gaza, mettent le gouvernement d'Ehud Olmert dans l'embarras. Le risque a donc été pris de laisser filer un milicien suspecté de diriger des tirs de roquettes artisanales sur le Néguev, malgré les appels de la droite parlementaire et de nombreux résidents de Sderot, la ville israélienne touchée par les tirs palestiniens, à une ferme riposte.

Mais Ahmed Baroud a décidé de tenter le sort. Plutôt que de filer, il a fait appel à ses parents, à ses voisins, qui ont accouru en masse pour former autour de lui un vrai bouclier humain. Une bonne centaine de personnes tirées du lit à la hâte, désarmées, en djellaba et babouches, lui ont fait rempart de leur corps jusqu'à l'aube. Des images retransmises en direct par la télévision palestinienne. Les génér