Depuis deux ans, il réclamait la «rupture» ! Mais à peine le spectre du divorce avec les chiraquiens ressurgit-il que s'organise aussitôt une réunion de «conciliation». Alors rompre ou pas ? Le sarkozisme hésite, signe qu'il ne tourne plus rond. La conciliation n'aura pas lieu mais l'intronisation en majesté de la candidate socialiste a bien enrayé la machine à gagner du locataire de la Place Beauvau. Il rêvait d'incarner le renouveau et la modernité en politique, Royal le prive d'un adversaire sexagénaire, type Fabius ou Jospin. Il avait dopé l'UMP avec de nouveaux adhérents, le PS, avec ses primaires, prend une longueur d'avance en matière de démocratie interne. Les socialistes ont une chef de file légitimée, la droite, elle, se déchire derrière un candidat dont le «naturel» est discuté.
Triste novembre pour Sarkozy qui doit revoir ses plans et hâter l'annonce de sa candidature pour recouvrer du mordant. Il n'a pas encore à s'inquiéter. A cinq mois d'une élection, rien n'est joué. Jacques Chirac le sait qui dut attendre février 1995 pour prendre l'ascendant sur le félon Balladur. Mais depuis cette trahison, le sarkozisme n'est plus son horizon. Plus s'approche l'échéance présidentielle, plus la séparation de corps et d'esprit se confirme. Les chiraquiens de coeur ne se privent pas aujourd'hui de mordre les mollets du ministre de l'Intérieur, comme s'il fallait l'user avant de se résoudre à l'introniser, faute de candidat crédible à lui opposer. A défaut d'avoi