Beyrouth de notre correspondante
La voiture grise du ministre libanais de l'Industrie Pierre Gemayel s'est arrêtée net, hier après-midi, dans la banlieue nord de Beyrouth. Criblée de balles. Le fils de l'ancien président Amine Gemayel a été abattu à bout portant. Il a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard.
Cet assassinat politique est le quatrième au Liban depuis l'attentat contre l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005. Une nouvelle fois, c'est un membre de la majorité parlementaire antisyrienne qui a été visé. Pierre Gemayel, membre du parti phalangiste, âgé de 34 ans, avait activement participé à «l'Intifada de l'indépendance» qui avait conduit, au printemps 2005, au départ des troupes syriennes stationnées au Liban pendant vingt-neuf ans. Il était, en outre, l'un des descendants d'une des plus grandes familles politiques du pays. Son oncle, Béchir, fondateur de la milice des Forces libanaises en 1978, avait dirigé le camp chrétien pendant la guerre civile avant d'être assassiné en 1982, quelques jours après avoir été élu à la présidence. Son frère, Amine, lui avait succédé et a gouverné le Liban entre 1982 et 1988.
«Aujourd'hui, l'un de nos plus fervents disciples d'un Liban démocratique et libre a été tué. Nous pensons que la main de la Syrie est derrière tout cela», a déclaré, en larmes, peu après la mort de Pierre Gemayel, le député Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire et fils de l'ancien Premier ministre. Vend