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Libération

Un club dépassé par ses ultras

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Depuis vingt ans, le PSG n'a pas su résorber la violence d'une frange de ses supporteurs.
publié le 25 novembre 2006 à 0h14

C'est un ex-cadre du PSG, limogé depuis, qui l'avouait il y a quelques années : «Prendre 3-0 à Sedan, au fond, on s'en fout. Le jour où il y aura un mort, ce sera autre chose.» Le pire n'était donc pas impensable. Il a fini par se produire, jeudi vers 23 h 30, heure de la constatation du décès de Julien Quemener, 25 ans, membre de la très nationaliste tribune Boulogne, tué par Antoine Granomort, policier d'origine antillaise, qui voulait défendre Yanniv Hazout, un partisan ­ français ­ de l'Hapoël Tel-Aviv. La confusion des éléments ? La visite d'une équipe israélienne en coupe de l'UEFA. Un contexte politique national et international propice à l'inflammation. Une frange du public parisien abonnée à la violence et à la haine raciale. Un insoluble problème de sécurité publique autour du club parisien. Et une humiliation footballistique de plus. «A l'arrivée, un mec est mort», lâche un cadre du PSG, «bouleversé».

«A cran». La confrontation avec l'Hapoël s'annonçait, selon la police, «sensible». Essentiellement pour cause d'agacement des fans parisiens. «Avec les résultats du club, tous les supporteurs étaient à cran», rapporte un policier. Avaient bien circulé des «rumeurs de descente du Betar et de la LDJ [Ligue de défense juive, ndlr]», selon un supporteur. Et beaucoup avaient en mémoire les affrontements entre hooligans de Boulogne et membres du Betar, en 1998, lors de la venue du Maccabi Haïfa.

Au coup d'envoi, pourtant,