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Libération

Joseph Ratzinger, une vieille connaissance

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Le discours très conservateur du pape a toujours suscité l'hostilité de l'opinion turque.
publié le 28 novembre 2006 à 0h16

Ankara envoyé spécial

A l'origine pour Benoît XVI, ce devait être une visite oecuménique à Bartholomée 1er, archevêque de Constantinople mais surtout chef de file des chrétiens orthodoxes. Ses deux prédécesseurs, Paul VI en 1967 puis Jean Paul II en 1979, avaient fait un semblable voyage destiné à rappeler la centralité de ce primat que les autorités turques voudraient cantonner au seul rôle de représentant des derniers Grecs orthodoxes d'Istanbul. Ces précédentes visites papales s'étaient déroulées dans une quasi-indifférence, sinon celle des spécialistes religieux. Les positions très conservatrices de Benoît XVI et surtout les polémiques suscitées dans le monde musulman par ses propos sur l'islam font de cette visite l'une des plus difficiles de l'histoire récente du Saint-Siège.

Lors d'une conférence à l'université de Ratisbonne le 12 septembre sur «Foi et raison», Benoît XVI avait cité les propos tenus par un empereur byzantin du XIVe siècle, Manuel II Paléologue, discutant avec un savant perse sur le jihad (la guerre sainte) et affirmant que Mahomet n'amenait rien de nouveau, sinon «des choses mauvaises et inhumaines comme le droit de défendre par l'épée la foi qu'il prêchait». Jugés «offensants» pour l'islam, ces propos ont aussitôt suscité une flambée de colère dans tout le monde arabo-musulman et aussi en Turquie, où les ténors du parti au pouvoir issu du mouvement islamiste dénoncèrent «une mentalité remontant aux pages sombres du Moyen Age».

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