La grammaire est devenue compliquée et jargonnante, il faut la rendre plus simple et attrayante : telle est la principale conclusion du rapport rendu hier par le linguiste Alain Bentolila au ministre de l'Education Gilles de Robien. L'expert, qui a travaillé avec l'académicien Erik Orsenna et le chercheur Dominique Desmarchelier (lire ci-contre), recommande de rétablir des cours de grammaire au lieu des «séquences d'observation réfléchie de la langue», mais pas les assommants «cours de papa», plutôt des leçons ludiques.
Déclinaisons. Dans ce texte de 32 pages, Alain Bentolila pointe les limites de l'approche textuelle, stipulée par les programmes de 2002 en vigueur. Cette approche, qui fait s'arrêter les élèves dans un texte pour étudier des points de grammaire, est trop compliquée. Avec des termes souvent techniques, elle les décourage. Alain Bentolila impute cette dérive au fait qu'en devenant une science pure et dure, la linguistique a voulu chasser les notions descriptives.
«Il n'est pas normal qu'un élève de troisième comprenne mal ce qu'est un complément d'objet indirect (COI), a regretté Dominique Desmarchelier, le complément d'objet second (COS), introduit ces dernières années, ne marche pas. Il faut l'abandonner.» Le COS (1) fonctionne comme un COI, mais pas toujours, ce qui perturbe les élèves. C'est en outre un handicap pour les langues à déclinaisons le latin, l'allemand, le russe... où la connaissance des fonctions doit être un aut