A peine la polémique sur la lecture retombée, Gilles de Robien enchaîne avec la grammaire, avant de s'attaquer bientôt au calcul mental. Marginalisé au sein de son parti, l'UDF, le ministre entend bien marquer son ère à la tête de l'Education. Pour cela, il s'emploie à séduire les parents en les rassurant sur la baisse, réelle ou supposée, du niveau scolaire, et parodie Ségolène Royal, promettant un «ordre juste» qui passerait, lui, par la grammaire.
En recevant hier le rapport du linguiste Alain Bentolila (lire ci-dessous), le ministre s'est clairement rangé du côté des «déclinistes». A la rentrée, a-t-il expliqué, un IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) a organisé une dictée dans une classe de trente personnes, toutes titulaires du bac, certaines avec mention : neuf ont fait entre 5 et 10 fautes, douze entre 11 et 15 fautes, tous les autres plus de 15 fautes. Comprenez : les pédagogues qui avaient le vent en poupe ces dernières années, notamment pour définir les programmes scolaires, ont envoyé nos enfants dans le mur. Il est temps de reprendre les choses en mains et... de revenir quelque peu en arrière. Le ministre, pourtant, s'est défendu de regarder ce qui se faisait «il y a dix ans ou il y a cent ans». Sa réforme rétablir des cours de grammaire répond au simple «bon sens».
Prudence. Gilles de Robien emploie ainsi un vocabulaire paternaliste et consensuel qui tranche avec les dérives des «pédagogistes» et leur jargon «ésotérique