Des réactions choquantes, vécues bien souvent comme des «humiliations pour le patient», notait le Fonds CMU l'an dernier. Dans son rapport sur la précarité, Médecins du monde rend publiques quelques déclarations de médecins refusant de prendre en charge ces patients, recueillies lors de son opération de testing. «Nous l'avons fait, car les phrases lâchées étaient d'une grande violence», explique-t-on à MDM.
Ainsi, parmi les médecins ayant refusé de manière directe l'AME (aide médicale de l'Etat), l'un lâche : «L'AME me révulse.» Un autre, sans retenue : «Je ne m'occupe pas de ces patients.» Ou encore : «On ne peut pas vous prendre, allez à l'hôpital.» D'autres se retranchent derrière des difficultés de remboursement : «On n'est jamais payés, on se fout du monde, tout le monde vous dira pareil.» Cela revient comme un refrain : «On n'est jamais payés, on en a déjà fait l'expérience. Désolé.» Ou : «On n'est jamais payés, je ne vous prendrai pas, même malade, car c'est pénible.» Des argumentaires totalement faux. Autre catégorie, ceux qui mettent en avant des difficultés administratives. Exemple : «On n'a pas la machine, on n'a pas d'interprète.» Une médecin d'Ile-de-France : «Je ne prends pas de nouveaux AME, car c'est trop compliqué.» Voire : «J'ai un dispositif pour la carte Vitale, ce n'est pas pour remplir des papiers.» Un autre invente un argument inédit : «Je ne suis pas agréé AME.» Le refu