Faut-il dire «leçon de grammaire» ou «séquence d'observation réfléchie de la langue» ? Cette question un peu saugrenue cache peut-être une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Déclenchée par le même ministre, en l'occurrence Gilles de Robien, qui avait déjà provoqué il y a peu un hourvari avec ses déclarations sur l'apprentissage de la lecture. On peut reconnaître au ministre de l'Education nationale de la suite dans les idées. Le rapport qu'il a reçu hier des mains d'Alain Bentolila, un linguiste réputé pour ses travaux contre l'illettrisme, lui donne une nouvelle fois du grain à moudre contre les «dérives» d'une certaine pédagogie «illusoire» qui a voulu, dans le domaine de la lecture comme de la grammaire, «abusivement appliquer le modèle de l'expert à celui de l'apprenti». Retour aux valeurs sûres, restauration de modèles plus traditionnels, on voit bien l'opération politique à l'oeuvre rue de Grenelle : ces remises à plat successives sont la manière propre à Gilles de Robien d'attaquer le «mammouth», par le biais des programmes qu'il s'est promis de passer au crible (on doute qu'il ait le temps d'aller au bout de son projet), et d'instrumentaliser politiquement un vrai débat. En cela, cette stratégie ne manque pas d'habileté. Elle rencontre le soutien de nombreux parents d'élèves, toujours démunis face aux innovations pédagogiques (qui leur font perdre leurs repères), et va dans le sens du poil d'une démocratie d'opinion réce
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