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Chávez à l'aise pour un troisième mandat

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L'élection présidentielle de dimanche devrait voir la victoire sans surprise du chef de l'Etat sortant. Il pourra ainsi poursuivre son grand projet de «révolution bolivarienne», censée aboutir en 2030.
publié le 2 décembre 2006 à 0h21

Caracas envoyé spécial

Hugo Chávez vers un troisième mandat ? Selon les sondages, le président vénézuélien, élu pour la première fois en 1998, pourrait remporter le nouveau scrutin de dimanche, avec une marge confortable de popularité ­ jusqu'à 30 points d'avance selon des sondages, peu fiables au Venezuela ­, devant Manuel Rosales, 53 ans, le candidat social-démocrate qui unit des partis et formations politiques de droite comme de gauche. Huit ans, voire quatorze (le mandat présidentiel est désormais de six ans), c'est trop court, pense Hugo Chávez, 52 ans. Jeudi, il a confirmé que son premier projet, une fois réélu, était de réformer la Constitution pour lui permettre des réélections illimitées. L'actuelle Constitution bolivarienne, qu'il a lui-même rédigée en 1999, n'autorise pour l'instant qu'un seul second mandat consécutif. Hugo Chávez a lui-même fixé l'âge de sa retraite politique : «Il faut continuer jusqu'en 2030.» Parce que, dit-il, sa «révolution bolivarienne» n'en est encore qu'à une «phase de transition».

Dérive. La révolution bolivarienne reste idéologiquement floue. La référence à Simón Bolívar, le «Libertador», héros de la guerre d'indépendance contre l'Espagne dans les années 1810 ­ une espèce de père de la patrie intégral, quelque chose qui rassemblerait dans la même personne Vercingétorix, Jeanne d'Arc et Napoléon ­, permet à Hugo Chávez de jouer sur un nationalisme anti-impérialiste, où «l'Empire» n'est plus l'Espagne mais les Etats-Uni