Avec des ventes en forte baisse depuis trois ans, la crise du disque se poursuit allégrement. Premier accusé par les majors compagnies : le téléchargement illégal. Mais, en ce qui concerne la musique classique, beaucoup moins touchée par cette pratique que la pop, le rock ou la variété, difficile pour les poids lourds de l'industrie musicale d'accuser le téléchargement gratuit de tous les maux. Car, si le problème est réel, les majors ont une grande part de responsabilité dans ce qui leur arrive. Fonds de catalogue bradés, refus d'investir sur le long terme, elles ont scié la branche sur laquelle elles étaient assises en dévalorisant leur produit, alors que certains de leurs concurrents indépendants, au contraire, misaient sur le «plus-produit». Harmonia Mundi en tête, suivi par Naïve ou AliaVox, le label de Jordi Savall, dont le dernier Christophorus Columbus, paradis perdus est inséré dans un livre de 270 pages qui aurait sa place entre deux éditions rares de chefs-d'oeuvre de la littérature.
Succès. Pour tenter de remonter la pente, Universal Classics (qui regroupe entre autres les labels Decca et Deutsche Grammophon) a lancé le 30 octobre ses premiers live d'artistes prestigieux disponibles uniquement sur l'Internet. Cette offre de téléchargement exclusif et payant destinée à un public encore très attaché au support physique pouvait laisser sceptique. Selon Jonathan Gruber, responsable de l'opération à Universal Londres, le succès a dépassé les prévisions. Certain