Gaza envoyé spécial
Jeunes filles discrètement voilées, jeunes garçons à l'élégance simple, sous la tonnelle du Centre culturel français de Gaza, ils sont une trentaine d'étudiants palestiniens qui attendent avec impatience Ségolène Royal autour des pâtisseries orientales. Francophiles, francophones, ils représentent assez fidèlement cette élite cultivée issue des classes moyennes. Pas des gosses de riches, mais des universitaires, touchés par la crise économique qui frappe les territoires autonomes, plaçant tous leurs espoirs dans l'éducation. A la candidate PS, à la femme politique, ils veulent dire leur sentiment d'impuissance, leur frustration face à l'enfermement, le manque chronique d'argent, d'emploi, de perspectives. Les mots se bousculent, chargés d'émotion contenue, qui racontent leur déception et leur aspiration à «une vie normale», au «dialogue», à «la paix». Ségolène Royal écoute, attentive et surprise par ces témoignages sans artifices.
«SI vous êtes élue...». «Seriez-vous prêts à rencontrer de jeunes Israéliens?» interroge la candidate. «Bien sûr», répond dans un même souffle l'ensemble des étudiants. L'un d'eux a croisé des «refuzniks», ces appelés qui refusent de servir dans les territoires occupés. «Si vous ne discutez qu'avec des gens qui pensent comme vous, la paix sera impossible», rétorque la candidate. «Pourquoi le monde nous considère-t-il comme des terroristes ?» interroge Jeannette. «Nous ne