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Libération
Interview

«Le Hezbollah n'est pas fréquentable»

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publié le 4 décembre 2006 à 0h22

Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), réagit à la rencontre de Ségolène Royal avec un député du Hezbollah.

Ségolène Royal a-t-elle tort de vouloir le dialogue avec tous les partis ayant une légitimité démocratique ?

Le Hezbollah n'est pas fréquentable. Nous rappelons notamment son implication dans l'attentat du Drakkar [du nom de l'immeuble dans lequel étaient cantonnés les soldats français, ndlr] qui tua 58 soldats français à Beyrouth, en 1983. Chacun sait, en outre, que la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar, est un haut lieu de l'antisémitisme, où fleurissent les accusations de crime rituel.

Mais le Hezbollah n'est-il pas un interlocuteur incontournable dans la région ?

L'objectif du Hezbollah, c'est la déstabilisation du gouvernement libanais pour imposer un pouvoir pro-iranien. En outre, ils veulent toujours la destruction de l'Etat d'Israël. Il est donc juste, comme le fit Lionel Jospin en 2000, de traiter cette organisation de groupe terroriste.

Avez-vous eu l'occasion de débattre avec Ségolène Royal sur ces sujets ?

Je l'ai invitée en juin dernier à un petit-déjeuner du Crif. François Hollande, Julien Dray et d'autres personnalités sont déjà venus. Nous espérons toujours une réponse favorable de Ségolène Royal. En tant que candidate de l'opposition, elle est également invitée à notre prochain dîner.

Sur le Proche-Orient, comment jugez-vous les positions de Nicolas Sarkozy ?

Il se comporte en ami d'Israël.