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Libération

Traque

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publié le 4 décembre 2006 à 0h22

Au Proche-Orient, la bourde promise ? Les sarkozystes en rêvent de ce faux pas qui disqualifierait Royal pour l'exercice de la fonction présidentielle. Là où ses adversaires du PS ont échoué pendant la bataille de l'investiture, ils espèrent réussir pendant la campagne. Pour traquer la bévue, il n'est pas terrain plus propice que l'international et le Proche-Orient. Les plus expérimentés, eux-mêmes, y ont trébuché, fut-ce avec des idées justes. Pour avoir parlé du Hezbollah comme d'un mouvement terroriste, Lionel Jospin, Premier ministre, s'était reçu une volée de caillasses en 2000. Président, Jacques Chirac avait eu un voyage mouvementé en Israël en 1996. Comment une voyageuse sans bagage résisterait-elle ? La droite à l'affût, voilà qu'un député du Hezbollah ose un parallèle entre le nazisme et la politique israélienne au Liban. Royal dit n'avoir rien entendu. Vérité ou mensonge, la réponse n'est pas anodine, mais la droite, dans le doute, pilonne. Jusqu'à Douste-Blazy qui met en garde contre les «idées simplistes», le même qui, au musée Yad Vashem, devant une carte de la présence juive en Europe avant et après l'Holocauste, avait demandé : «Il n'y a donc pas eu de juifs tués en Angleterre ?» L'incompétence des uns n'excuse pas celle des autres quand il s'agit de l'Orient compliqué, où chaque mot pèse. Mais la polémique libanaise a un goût de querelle hexagonale, dénoncée à mots couverts par l'ambassadeur de France à Beyrouth. Elle flaire par trop le prétext