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Libération

Franck Goddio, énigmatique chasseur de trésors

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Financier de formation, le médiatique commissaire de l'exposition est venu tard à l'archéologie.
publié le 9 décembre 2006 à 0h26

L'homme séduit, et c'est sans doute une des clés de sa réussite. Car Franck Goddio, né en 1947 à Casablanca (Maroc), est au départ un financier formé aux statistiques, qui fut consultant pour l'ONU, pour les Affaires étrangères puis auprès du gouvernement saoudien. Après une année sabbatique, en 1983, il décide de se lancer dans l'aventure sous-marine.

Son premier grand succès, c'est le trésor de l'épave d'un galion espagnol coulé en 1600, le San Diego, exposé en 1996 à la Villette. Il crée son Institut international d'archéologie sous-marine et surtout se trouve un sponsor de rêve qui semble ne rien lui refuser, pas même le Grand Palais : la fondation Hilti, une entreprise de machines-outils basée au Lichtenstein. Michael Hilti aurait été séduit par le personnage et par ses projets lors d'une rencontre à New York en 1992. La fondation ne communique aucun chiffre.

Franck Goddio, qui refuse l'image de chasseur de trésors , traite directement avec les Etats. Par exemple, en Asie, la moitié des objets retrouvés reviennent au titulaire du permis de fouille. Il jure ses grands dieux qu'il ne garde rien pour lui. Il fait des dons aux musées, mais peu le croient totalement désintéressé, connaissant sa passion de collectionneur.

Pour l'Egypte, les choses sont claires : depuis 1991, tout ce qui est trouvé appartient à l'Egypte. Mais ses méthodes hérissent les archéologues. «Il ne suffit pas de trouver, encore faut-il savoir ce que l'on trouve», disent-ils en substance. Or,