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Libération

Augusto Pinochet meurt en toute impunité

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L'ex-dictateur chilien est mort hier, à Santiago, à l'âge de 91 ans. Il a dirigé le pays d'une main de fer pendant quatorze ans. Il n'aura jamais été jugé.
publié le 11 décembre 2006 à 0h27

«J'ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain, j'ai la certitude que cela sera au moins une leçon morale qui punira la félonie, la lâcheté et la trahison.» C'est avec cette phrase que le président chilien Salvador Allende avait terminé sa dernière intervention radiophonique le 11 septembre 1973. Quelques heures plus tard, il se donnait la mort dans un palais présidentiel en flammes, cerné par plusieurs centaines de soldats. A la tête de cette offensive militaire se trouvait un homme qu'il avait nommé quelques semaines auparavant commandant en chef de l'armée, le général Augusto Pinochet. Le président socialiste avait alors misé sur la loyauté supposée d'un dévoué militaire de carrière.

Nommé par le socialiste Allende

Né le 25 novembre 1915 à Valparaíso, Augusto Pinochet était l'aîné d'une famille de six enfants dont l'arbre généalogique a des racines en Bretagne, à la fin du XVIIIe siècle. Il a eu, avec son épouse Lucía, cinq enfants : trois filles et deux fils. Sa carrière militaire commence au début des années 30, lorsqu'il entre à l'école militaire après deux tentatives infructueuses. Il en ressort quatre ans plus tard avec le grade de sous-lieutenant de l'infanterie. En 1948, il est chargé de la surveillance d'un camp de prisonniers politiques situé dans le Nord, après l'interdiction du Parti communiste par le président Gabriel González Videla. Pinochet a relaté dans ses mémoires que son «antimarxisme» remontait à cette période. Quelques mois après l'