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Éditorial

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publié le 15 décembre 2006 à 0h31

La Croix-Rouge les appelle les «crises de l'ombre», des catastrophes naturelles ou des conflits humains négligés ou oubliés quand d'autres reçoivent publicité et assistance. La crise du Darfour appartient assurément à cette catégorie des guerres oubliées, alors qu'au cours des dernières années, les victimes civiles se comptent par dizaines de milliers, tout comme les réfugiés, et que le conflit menace de s'étendre aux pays voisins. Pourquoi l'indifférence ? Trop complexe ? Un enjeu difficile à cerner ? Une «usure» vis-à-vis des guerres africaines ?... Certaines personnalités, comme l'acteur George Clooney, tentent de combler le déficit médiatique, sans grand succès. Le Darfour mérite pourtant qu'on s'y intéresse de près. Surtout lorsque le mot «génocide» est évoqué. Faut-il que ce concept monstrueux ait été galvaudé pour que l'on ne bondisse plus à son évocation... Faut-il aussi que l'impuissance internationale soit grande pour que les diplomates saluent hier, comme une grande victoire, l'envoi d'une mission d'experts de l'ONU pour «évaluer la situation des droits de l'homme au Darfour», alors que les témoignages abondent sur les viols, tortures et meurtres commis quotidiennement dans cette région. Le début d'action de la Cour pénale internationale contre les responsables d'atrocités est, là aussi, un pas positif. Mais ces démarches ne doivent pas cacher la réalité de la lenteur des efforts internationaux engagés pour mettre fin aux exactions. Comme toujours, l