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Libération

La lepénisation des sondés

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Le patron du FN a progressé dans les intentions de vote, en attendant l'investiture du candidat UMP.
publié le 20 décembre 2006 à 0h34

«Vous verrez ! Je serai à plus de 20 % au premier tour», plastronnait Jean-Marie Le Pen en marge d'une conférence de presse, en septembre. A priori, les sondages viendraient plutôt lui donner raison. Selon un dernier sondage TNS Sofres publié par le Monde le 15 décembre, 26 % des Français se disent d'accord avec les idées défendues par le leader du FN. Par rapport à 2005, ce chiffre affiche une progression de deux points. Les responsables frontistes y ont lu «la preuve de la lepénisation des esprits». Pour de nombreux électeurs, le chef de l'extrême droite pose non seulement «les bonnes questions», mais apporte également «les bonnes réponses». Un autre sondage du même institut le crédite de 17 % d'opinions favorables. En novembre 2001, Le Pen ne bénéficiait dans l'opinion que de 9 % d'opinions de ce type.

«Fort». Cette adhésion aux idées lepénistes et cette cote de popularité ne se traduiront pas forcément par un bulletin de vote. Les instituts de sondage lui accordent entre 10 et 11 % des intentions de vote, en notant, pour la plupart, une progression constante. «Nous sentons un mouvement fort dans l'opinion publique à notre égard», se réjouit un responsable départemental du FN fort de ses propres sondages «grandeur nature, réalisés dans les bistrots auprès d'échantillons représentatifs de l'heure de l'apéro...»

Seul l'institut CSA le crédite au plus haut avec 16 % d'intentions de vote (1). «C'est la plus forte progression,